Après Corps politiques — une observation participante photographique dans le quotidien, pendant deux ans, d'un couple de chercheuses et auteures trans, Maud-Yeuse Thomas et Karine Espineira — et des mises en scènes co-construites avec des personnes trans du collectif ESTIM d'Autres Regards sur la reconstruction sociale et la non-binarité, je me suis immergée pendant trois mois dans le milieu militant marseillais de personnes trans et queer.
Interstices — dans une démarche anthropologique et une visée éthique — est né d'une volonté de représenter une pluralité de collectifs militants et de personnes non binaires, transgenres ou queer dans des lieux privés, associatifs et publics.
Lors de la Love maraude du 16 février 2019, les Sœurs de la perpétuelle Indulgence du Couvent des Chênaies « Mission des Cagoles » et Enipses Prévention Santé sont des partenaires actifs de prévention du Sida. D'après Karine Espineira et Maud-Yeuse Thomas in La transyclopédie, « l'association de prévention des Sœurs de la perpétuelle Indulgence semble être le seul mouvement français qui fasse perdurer la tradition exubérante et politique du drag ».
D'autres Drag s'ancrent dans une dimension politique, mais cette fois-ci du corps assigné en genre, telles que Dragones, qui — durant sa toute première Dragoscopie (4 mai 2019) — commente une immersion dans un boudoir recréé, de ce qu’est la Drag Queen, selon ce collectif. Les Drag King — moins connus du grand public —, plus discrets mais bels et bien présents, performent également le genre.
Quelques soirées et festivals sont organisés pour et par les personnes concernées. Certains sont ouverts à tou.t.e.s et d'autres en mixité choisie (« sans mec cisgenre hétéro »). Les soirées Mouillettes — paillettes, queer et amour — affichent clairement aucune discrimination. Les festivals de la quinzaine du féminisme et Intersections (de l'association Baham Arts) rendent, quant à eux, visibles les personnes minorisées sur les scènes musicales et culturelles.
